Dans la grande cathédrale qui unit les communautés autour de l’événement sportif tant attendu, les fidèles, mains jointes, regards tendus vers le ciel dans des poses de recueillement, communient avec les joueurs aux poses extatiques. Une force mystique semble avoir pris possession du stade et les photographies en plans resserrés paraissent la métaphore du sentiment d’unité de tous les participants. Ces images ont été initialement collectées au lendemain d’un important match de football puis retravaillée par succession de photocopies. Cette nouvelle matière, dépouillée et dense à la fois, évoque par affinité les rayons et les clairs-obscurs des peintures sacrées. À travers cette installation, Lia Pradal propose d’interroger la lisière poreuse entre le profane et le sacré et le déplacement du sentiment de foi en direction de nos grands rendez-vous sportifs contemporains.

Bordeaux Métropole vous invite ainsi à découvrir l’œuvre de Lia Pradal « La Grand-Messe » sur les vitres du complexe Brassens-Camus de Lormont, lieu dédié au sport, à la jeunesse et à la vie citoyenne et associative.

L'œuvre The plain is lit with fire présente une image d’archive de l’église “en bois debout” de Heddal en Norvège, extraite de l’édition The Guidebook of Church Burners. Le nom de toutes les églises “en bois debout” encore érigées en Norvège sont floquées sur la cimaise. En collaboration avec Camille Tallent.

Mise en scène des recherches menées avec le Musée Antique et la Bibliothèque Patrimoniale d’Arles pour la création du livre d’artiste Duplex Arelas.

Divisé en 11 planches individuelles, le multiple La Grand-Messe présente des joueurs et des supporters issus d’une finale où s’affrontaient la France et le Portugal. Les sujets sont fixés dans des poses extatiques, animés par une force mystique qui semble émaner du jeu. Sur une planche dorée se dresse le stade, cette grande cathédrale où se rejoignent les fidèles pour la célébration tant attendue. Chaque image est légendée d’extrait de commentateurs ou de journalistes sportifs.

À travers cette installation, Lia Pradal réactive ici La Grand-messe sous la forme d'une sélection de grands tirages flottants au sein de la chapelle Chapelle Saint-Prix à Montreuil-sur-Brêche, interrogeant ainsi la lisière poreuse entre le profane et le religieux.

« La fascination pour le sacré, même celui des autres. »(Sans soleil, Chris Marker). Cette série de photographies tire son nom du concept de « numineux », inventé par R. Otto dans Le Sacré et popularisé par C.G. Jung. Le numineux désigne le sentiment d’un sacré dépourvu de dogme, originel et syncrétique. Numen est une cartographie visuelle ponctuée d’étranges marques de cérémonies, de figures chamaniques et de mises en scènes de rites qui oscillent toujours entre jeu et hommage. De grandes plaques de verres imprimées accompagnent la banque de photographies Numen. Composées d’images-archétypes imprimées avec un jeu de transparence, les Extractions (créées a posteriori des photographies originales)  agissent comme les réservoirs d’images inconscientes qui ont formé chaque photographie. 

Vue de l’exposition Waiting for the Temple, curaté par Sabat Magazine à l’Eglise Suisse de Londres

Durant son séjour, l’artiste Lia Pradal a collaboré avec des archéologues de l’INRAP pour réinterpréter des images documentant le processus de numérisation des mégalithes de Bretagne. Elle a transformé ces images, via des cadrages et un procédé d’impression solaire les transposant ainsi dans l’imaginaire.

Longue-Fâme tient place en marge de la civilisation, dans une grange isolée dans les montagnes, percée par la végétation, piétinée par la faune nocturne. Toutes les œuvres qui y ont été installées, s’accordent et doivent être considérées comme un tout attenant à l’espace qui les abrite. De techniques diverses, les oeuvres sont le reflet d’un effort constant de travailler avec « les moyens du bord ». Les coûts déployés pour leurs réalisations sont minimes et la provenance des matières est très souvent locale, voire récupérée in situ. 

Depuis le vernissage, sans public, les œuvres sont et resteront accrochées jusqu’à ce que l’usure du lieu agissent sur elles (destruction, érosion, illisibilité, disparition, etc).

Court métrage réalisé autour de l’exposition Longue-Fâme, présenté sous la forme d’une installation vidéo.

Captures d'écran issues du court métrage réalisé autour de l’exposition Longue-Fâme.